Rando et yoga dans le massif de l’Oisans

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Juin 2017, départ pour 7 jours de randonnée mère-fille dans le massif de l’Oisans. On souhaite faire le tour de la Bérarde, s’éloigner de la ville pendant une semaine et prendre du temps pour nous, en pleine nature. Sac à dos de 12kg, livre sur les fleurs de nos montagnes, fruits secs et petit remontant, refuges réservés pour les nuits, bonne humeur et motivation…nous sommes prêtes !

 

1er réveil, il est 6H30 et les lève tôt sont déjà en train de faire leurs sacs, vue la chaleur qu’il fait même à 2000m, c’est plus malin de marcher tôt. Je m’éclipse avant le petit déjeuner et je me trouve un petit replat en herbe à l’écart du refuge de l’Alpe du Pin, confortable et suffisamment grand pour m’étirer. Quelques salutations au soleil, 1 minute de stretch pose, un exercice pour l’ouverture des poumons, 11 minutes de méditation pour se sentir satisfaite et enfin le chant du mantra « Ek ong Kar » qui fait partie de mon quotidien pendant 40 jours, une belle séance pour attaquer la journée. J’attire les questions d’un randonneur et photographe sur la méditation chantée que je faisait et je trouve ça chouette de pouvoir créer du lien sur ce sujet en toute simplicité et en pleine montagne.

 

Ce matin le sol est trempé par l’orage grondant de 4h du matin, il fait frais et le vallon de la Lavey est dissimulé dans des nappes de brume. J’entends les cloches du troupeau de 300 moutons qui montent en alpage mais l’ambiance est calme et sereine, à moins que je sois juste endormie ! Je me prépare pour une grosse journée de marche, 1000m de dénivelé positif et négatif, je me concentre donc sur les postures debout pour ouvrir mes poumons et chasser les quelques courbatures dans mes jambes. Après une demi heure dans le froid humide matinal, le petit déjeuner au chaud est d’autant plus appréciable…

Le lendemain, toujours au même refuge, je mets plus de temps à me réveiller, la fatigue physique commence à se faire sentir après ces 3 premiers jours de marche mais j’évolue dans un environnement tellement magnifique que ma motivation est intacte. Quelques exercices pour stimuler les poumons et le souffle, mais aujourd’hui, c’est surtout de la méditation en marche que je vais pratiquer, pendant les 7 heures qui me séparent du prochain refuge. Mettre un pied devant l’autre, gérer mon souffle, garder l’attention sur mon itinéraire, gérer l’effort et la distance…Je chante des mantras dans les moments les plus durs, ils m’aident à fixer mon mental et à avancer plus régulièrement, sans me décourager !

 

Quatrième jour, au refuge du Soreiller, le plus haut de notre itinéraire, 2800m, un repère pour grimpeur sous la fameuse aiguille de la Dibona, une ambiance minérale qui change des jours précédents et qui me fascine. Je me balade dans l’éboulement géant pour trouver un bloc de granit plat, je me sens minuscule et fragile, peut être est-ce la bise qui me transperce…Je commence par réveiller ma colonne vertébrale pour me réchauffer, puis j’enchaîne avec une méditation pour prendre conscience de l’infini  et je termine par le chant du mantra. Je commence à m’habituer à ce petit rituel matinal que je suis la seule à pratiquer dans les refuges…L’énergie de la marche fait aussi son effet, je suis maintenant entraînée et j’ai envie de grimper plus haut, de faire des voies plus engagées et de me surpasser !

 

Après une escale au village de la Bérarde pour recharger les batteries et prendre la première douche chaude en 5 jours, direction le glacier de la Pillate et son refuge d’alpinistes. Encore une atmosphère totalement différente, les premiers courageux se lèvent à 2h du matin pour s’aventurer sur le glacier suspendu qui fait face au refuge. Le fond de l’air est glacial, les nappes de brouillard rendent la vue mouvante et la traversée des névés abrupts nous donne de belles sensations fortes ! Nous arrivons au refuge à midi, il ne fallait pas traîner vue la météo annoncée pour l’après midi. Je profite donc du temps calme et du dortoir chaleureux pour chanter et méditer, puisque les éléments se déchaînent dehors et donnent envie de se blottir au fond de soi pendant de longues minutes. Le sens du mot « refuge » prend tout son sens avec le réconfort qu’il apporte et la rudesse du climat de haute montagne autour.

 

Le retour à la civilisation est moins riche en émotions mais reposant et le fil conducteur de la pratique quotidienne permet d’apprécier chaque moment et chaque lieu pour ce qu’il est.

 

 

 

 

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