Après quasiment un an de cours de Kundalini Yoga chaque semaine à Grenoble, l’envie se fait sentir de rejoindre un groupe plus important, de découvrir différentes techniques et de nouvelles méthodes d’enseignements, et surtout d’expérimenter des journées rythmées uniquement par les exercices de yoga et de méditation.
Le festival du Printemps du Yoga, organisé chaque année à l’Ascension, est l’occasion idéale d’aller passer quatre jours en immersion complète dans un lieu entièrement dédié à la pratique du Kundalini. Alors on prend nos tentes, notre tapis de yoga et notre brosse à dent, et on s’entasse tous dans une voiture pour une direction inconnue près de Poitiers. Le trajet est long et on se perd à plusieurs reprises : même si le moral reste bon, après 8 heures de route on est contents de se déplier et d’arriver à destination. Première impression : celle d’être arrivés dans un décor de conte de fée !
Un lieu enchanteur et préservé
Château Anand, qui accueille toute l’année le siège de la Fédération Française de Kundalini, est un lieu paisible et retiré du bruit du monde environnant. Après de longues heures de trajet et de détours pour le trouver, on a immédiatement l’impression d’être arrivé dans un espace à part, hors du temps.
Hormi le lieu idyllique où il est situé, l’un des premiers atouts du festival est sa petite taille : avec moins de 200 participants, on est loin d’être écrasé par la foule. Très vite, on repère quelques visages familiers lors des pratiques en commun et des temps en collectivité (repas, seva) et le festival ressemble déjà à une petite famille soudée.
Seva Thé, le service désintéressé
A peine arrivés, on enregistre notre inscription et on reçoit une tâche à exécuter tout au long des quatre jours : pour nous, ce sera le seva thé. L’idée : s’assurer que, jour et nuit, les immenses thermos de Yogi Tea à disposition des participants soient toujours bien remplis et chauds comme il faut. D’autres sont chargés d’éplucher et de couper des kilos de légumes pour les repas collectifs chaque matin, d’autres encore sont responsables de la propreté des douches et toilettes, quand un dernier groupe prend le relais après les repas pour faire la vaisselle…
Bref, tout le bon fonctionnement du festival est entre les mains des festivaliers, et chacun doit contribuer par un service désintéressé. On expérimente ici (sans le savoir au début) un vrai Karma Yoga : c’est une action à priori sans intérêt et parfois difficile qui permet de nettoyer son Karma en se mettant au service des autres et de la communauté, plutôt que de servir avant tout son ego.
Autre effet visible sur la qualité du festival : contrairement à d’autres évènements où on paie son billet, on vient consommer et profiter sur place puis on repart en laissant des lieux plus ou moins en bon état derrière soi, sans se préoccuper de son impact sur l’endroit, ici chacun est responsable à son niveau et la démarche est donc complètement différente. Avoir une mission utile à tout le monde permet de se sentir plus impliqué et acteur de son expérience, et on se sent davantage co-organisateur de l’évènement que simple participant ou consommateur du festival.
Mais voyons maintenant à quoi ressemble une journée typique au Printemps du Yoga !
Douche froide et Sâdhana
Premier choc : le réveil sonne à 4 heures du matin, et on attaque la journée dans le noir, en tâtonnant hors de sa tente direction la douche froide. Si cela peut sembler un peu violent comme rituel au départ, on réalise vite que cette douche est le meilleur moyen de se mettre un coup de fouet en sortant de son duvet et de rester éveillé tout au long des méditations à venir. Après quelques jours de ce rythme, on en vient même à s’asperger d’eau glacée avant le lever du jour en sifflotant gaiement : si si, essayez, vous verrez !
On se retrouve donc dans la tente principale pour 2h30 de Sâdhana, une pratique quotidienne bien complète qui commence par la lecture du Japji Sahib, texte sacré des Sikhs, et qui consiste ensuite à chanter, méditer et réaliser une séries d’exercices physiques pour se connecter à soi, aux autres, à l’univers, et à bien commencer la journée.
Et ça marche : au moment d’émerger pour se rendre au petit déjeuner à 7h30, on a déjà l’impression d’avoir vécu trois vies différentes. La journée est lancée, et elle se déroulera en pleine conscience et dans la joie jusqu’au coucher autour de 22h. Après une telle pratique matinale, difficile de se laisser atteindre par des petits tracas du quotidien. On est en place, présent, l’esprit est calme et le corps alerte.
Le plaisir des repas yogiques
Un mot sur les repas : le buffet de petit déjeuner est riche et copieux, toute la nourriture est végétarienne, souvent vegan, et toujours de très bonne qualité. L’équipe cuisine se débrouille à merveille pour préparer des menus toujours variés et alléchants, ce qui fait des repas de vrais moments de plaisir partagés.
Après le solide buffet du matin, on nous propose un repas léger à midi (une salade et une part de tarte par exemple). Ensuite, le repas du soir est servi à 17h : riz, lentilles, légumes, un plat complet qui réunit tous les nutriments nécessaires et qui fait plaisir après une journée riche en émotions et en activités.
Sabre, chant, numérologie : découvrir d’autres pratiques liées au Kundalini
Les ateliers du matin se déroulent entre 10h et midi, et nous permettent de découvrir de nouvelles pratiques, très liées à celle du Kundalini. On peut choisir de se rendre à un cours de chant avec un maître indien (apparemment assez exigeant), ou bien d’aller étudier la numérologie sacrée (Karam Kriya), de pratiquer le soin méditatif en duo (Sat Nam Rasayan) et enfin de se rendre dans le parc du château pour découvrir l’art du maniement du sabre (Gatka), arme sacrée des guerriers Sikhs.
Voir le programme détaillé des 4 jours de festival
Quelle que soit l’activité choisie, on peut dire qu’on ne s’ennuie pas : avec 4 jours de festivals et 4 ateliers simultanés, on peut en choisir un et s’y tenir pour progresser sur 4 séances, ou bien en profiter pour découvrir 4 nouveautés et changer à chaque fois. Après deux séances intenses de Sat Nam Rasayan et une initiation franchement amusante au sabre Gatka, j’ai déjà envie de revenir l’année prochaine pour voir ce que la prochaine édition nous réserve…
Des MasterClass variées, inspirées et inspirantes
L’après-midi, autour de 13h, les choses sérieuses commencent : un enseignant renommé est invité pour partager ses connaissances lors d’une MasterClass de 2h30. Là encore, en quatre jours on assiste à des séances très différentes et complémentaires. Difficile de résumer en quelques lignes des expériences qui se vivent pleinement au présent plutôt que de se raconter avec des mots.
On vous donne quand même nos coups de coeur de cette édition 2017 du festival : le discours inspirant de Ram Singh (voir la photo ci-dessous), et le Kriya envoûtant de Fa Teh, inspiré des pratiques du Tantra Blanc. Une heure de méditation en duo, les yeux fixé dans les yeux de son partenaire du moment, en chantant un mantra incessamment… Autant dire qu’une telle expérience ne laisse personne indifférent.
Méditations collectives … et soirées festives
Chaque fin d’après-midi, après la Master Class du jour, on se regroupe dans la tente principale pour la méditation du festival. Pendant 11 minutes résonnent dans la tente des Ek Ong Kar Sat Guru Prasad, un mantra spécialement étudié pour inverser le mental négatif et l’amener vers le positif. Ensuite, on fait un grand cercle et tous les enfants viennent courir dedans à l’infini : c’est un des temps forts de la journée, et c’est pour ces moments de partage qu’on est heureux d’être venu au festival.
En général, c’est le meilleur moment pour aller se rafraîchir en piquant une tête dans la rivière qui longe calmement le parc du château. Le temps de sécher un peu au soleil, et on arrive déjà à l’heure du dîner ! Les journées passent vite, et sont toutes bien différentes et bien remplies.
Après le repas du soir, on peut digérer tranquillement en se promenant dans le Bazar qui propose plusieurs stands avec des vêtements, des CDs, des livres et manuels de pratique, des coussins de méditation, des tisanes ayurvédiques ou des super-aliments (spiruline, moringa)… Bref, on a tout ce qu’il faut pour continuer à pratiquer au mieux en rentrant chez soi.
Voir le diaporama des photos du festival
Place ensuite à un des deux ateliers du soir : le bain sonore au Gong, assez impressionnant par la puissance des vibrations qui traversent tout le corps des festivaliers allongés sur leurs tapis, ou bien le Yoga Nidra, appelé aussi yoga du sommeil.
Cette technique permet de rentrer dans état de relaxation tellement profond qu’on accède à des zones du subconscient qui ne sont habituellement actives que lorsqu’on dort pour de bon. Seulement, si on arrive à rester éveillé, on a la possibilité d’agir sur ce champ essentiel de notre être et donc de changer des schémas et habitudes profondément inscrits en nous…
Le soir, on chante et on danse, jusqu’à rentrer dans une forme de transe qui permet de relâcher toutes les tensions et l’énergie accumulée dans la journée. C’est très libérateur, si on arrive à tenir jusque-là ! D’autres préfèrent tranquillement aller vers leurs tentes ou leurs chambres pour un repos déjà bien mérité, avant le prochain réveil avant l’aube.
C’est déjà fini ?
Le dimanche, on est fatigués, vidés et à la fois complètement boostés en énergie : en rentrant, avec une petite pointe de nostalgie pour la beauté des quatre jours hors du temps qu’on vient de passer ensemble, on pense déjà à revenir l’année d’après… En attendant, on vous prépare un film complet sur le festival avec des interviews des participants, enseignants et organisateurs, pour vous faire une meilleure idée de l’ambiance chaleureuse et bienveillante qui règne sur le château pendant tout le temps du festival.
Et la prochaine édition justement ? La date pour l’année prochaine est déjà fixée du 10 au 13 mai 2018, toujours à Château Anand. Un dernier point important : ce festival de Kundalini Yoga suit un fil directeur, emprunté aux 7 marches vers le Bonheur.
Cette année, le thème était celui de la « Grâce » , la 5ème marche vers le Bonheur. Voici les thèmes des éditions précédentes :
– L’engagement qui apporte le caractère (2013)
– Le caractère qui apporte la dignité (2014)
– La dignité qui apporte la divinité (2015)
– La divinité qui apporte la grâce (2016)
– La grâce qui donne le sens du sacrifice (2017)
Et la prochaine édition aura donc pour thème et fil rouge :
– Le sens du sacrifice qui amène au bonheur (2018)
Nous, on a hâte de voir ce que ça donne, et on espère vous croiser l’année prochaine au festival !
Pour en savoir plus :
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